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Securité routière : les Français veulent les éthylotests anti-démarrage, pas la baisse de la vitesse [SONDAGE EXCLUSIF YOUGOV]
Le HuffPost : le 01/10/15
SECURITE ROUTIERE - C'est la première fois depuis 2011 qu'une telle réunion est organisée. Vendredi 2 octobre, le gouvernement a convoqué un conseil interministériel sur la sécurité routière, comme une preuve qu'il y avait urgence à agir sur ce front. Après une décennie de baisse de la mortalité sur les routes, le bilan de ces derniers mois est très mauvais (particulièrement celui du mois d'août) au point de remettre en cause l'objectif de passer sous la barre des 2000 tués à horizon 2020.
Pour inverser cette dramatique courbe, Bernard Cazeneuve convoque donc tous les acteurs afin de décider de nouvelles mesures. Une manière aussi de répondre à la critique qui est faite régulièrement au gouvernement de délaisser cette cause que Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy avaient érigée au rang de priorité. "Depuis 20 mois, on assiste à une dégradation des résultats parce qu'il n'y a pas de gouvernance. La dernière vraie mesure date du printemps 2013 avec les voitures banalisées avec radars intégrés mais comme ces véhiculent sortent peu, les automobilistes ont compris qu'ils ne risquaient rien. Quand il n'y a pas de politique, la sanction des chiffres est toujours là", dénonce Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière.
Mais si les associations de lutte contre l'insécurité routière dénoncent régulièrement l'immobilisme des politiques, le sentiment n'est pas partagé par les Français. A ce titre, la vague de septembre du baromètre YouGov pour Le HuffPost et iTélé devrait réconforter l'exécutif puisqu'une petite part seulement des personnes interrogées semble juger qu'il n'est pas coupable du relâchement sur les routes. Les sondés ne sont qu'un quart à considérer que "le gouvernement ne prend pas assez de mesures pour garantir la sécurité routière".
A noter toutefois que l'avis n'est pas exactement le même selon les affinités politiques. Ainsi, 34% des personnes proches du parti Les Républicains disent que le gouvernement n'en fait pas assez. Et au contraire, 35% des proches du FN disent qu'il en fait trop; pas étonnant quand on rappelle que Marine Le Pen est l'une des plus virulentes critiques des mesures qui brident la liberté des automobilistes.
Les Français ne veulent pas rouler moins vite
Même s'il n'est pas considéré comme le responsable, le gouvernement entend remettre le paquet pour améliorer les mauvais bilan de ces derniers mois. Les idées ne manquent pas pour faire reculer la mortalité. La semaine passée, l'association 40 Millions d'automobilistes envisageait d'abaisser le taux légal d'alcoolémie à 0,2 g/l; la mesure a été rendue obligatoire pour les jeunes conducteurs. Deux amendements à la loi Santé votés récemment au Sénat prévoient une généralisation des tests salivaires pour détecter la consommation de cannabis tandis que les forces de l'ordre ne verraient pas d'un mauvais oeil le développement des radars double-sens qui permettent une meilleure identification des plaques minéralogiques.
Mais ce ne sont pas les seules mesures dans l'air du temps. Dans le baromètre YouGov, plusieurs d'entre elles ont été soumises au regard des Français. Une seule est très largement rejetée: la généralisation de la baisse de la vitesse sur les routes à double sens. Alors qu'elles sont aujourd'hui limitée à 90km/h, la Ligue contre la violence routière voulait les voir passer à 80 km/h. Seulement 20% des Français y sont favorables. C'est peut-être ce qui explique la décision prise récemment par Bernard Cazeneuve d'y renoncer pour le moment. Le ministre de l'Intérieur s'est contenté d'annoncer un test sur quelques tronçons.
Une large majorité pour les éthylotests anti-démarrage
S'il ne reviendra sans doute pas sur son refus de généraliser la baisse de la vitesse, le gouvernement doit annoncer de nouvelles choses pour faire reculer la mortalité. Peut-être Bernard Cazeneuve sera-t-il tenté de puiser dans celles qui font davantage consensus. "Attention, prévient Pierre Chasseray, délégué national de 40 Millions d'automobilistes. L'accumulation de mesures prises depuis trop longtemps fait que même les bonnes mesures peuvent être rejetées parce que les Français en ont marre. C'est toujours pareil. Quand on commence à évoquer une mesure, elle est appréciée et plus on se rapproche de son entrée en vigueur, moins elle l'est."
C'est, selon lui, le sort qui attend une mesure qui est pour l'instant plébiscitée: la généralisation des éthylotests anti-démarrage dans les voitures. Aujourd'hui, ce dispositif existe dans les autocars et il peut être proposé comme une peine complémentaire pour les récidivistes condamnés pour conduite en état d'ivresse. 58% des personnes interrogées sont favorables à l'installation d'un instrument qui obligerait tous les conducteurs à souffler dans un éthylotest avant de démarrer leur véhicule. Cette idée est partagée quelle que soit la proximité partisane du sondés. Elle est même approuvée par 65% des sympathisants Les Républicains.
"Dans l'absolu cet éthylotest est un bon outil qui permet, selon des études qui ont été réalisées, de réduire de 40% les risques de récidive. Seulement les fabricants le vendent 1400 euros donc ce n'est financièrement pas possible de le généraliser. Il serait plus judicieux de se concentrer sur les récidivistes en augmentant le nombre de centres agréées pour l'installation ce qui permettrait à la justice de pouvoir réellement proposer cette mesure", réagit Pierre Chasseray.
Visite médicale et GPS auto-régulateur
Si l'on suit la liste des propositions dans l'ordre décroissant de leur approbation par les Français, c'est l'instauration d'une visite médicale régulière qui arrive en suite. 50% des personnes interrogées sont favorables à ce que les titulaires du permis de conduire se soumettent à une telle visite tous les 10 ans, au moins. Elles ne sont que 23% à y être opposées.
Il est cependant intéressant de noter que plus les sondés sont âgés, moins ils approuvent ce dispositif qui est susceptible de les concerner en premier lieux. Seulement 44% des plus de 55 ans semblent valider cette mesure qui avait fait l'objet d'une proposition de loi déposée en 2013 par le sénateur UDI Yves Détraigne; elle avait été immédiatement rejetée.
Enfin, dernière proposition qui est approuvée par une majorité (relative) de Français: l'installation obligatoire dans les véhicules d'un GPS régulateur de voiture. "Ce Limiteur de vitesse s'adaptant à la vitesse autorisée (Lavia) est une technologie au point depuis quelques années déjà", indique la Sécurité routière à propos de ce dispositif réclamé de longue date par la Ligue contre la violence routière. 44% des personnes interrogées sont pour une telle mesure et seulement 30% y sont opposées.
"Le problème, ce sont les constructeurs allemands. Ce sont eux qui bloquent cette mesure pour des raisons commerciales. Comment pourraient-ils encore vendre des véhicules surpuissants s'ils ne pouvaient pas dépasser la vitesse", se demande Chantal Perrichon, pessimiste quant aux résultats du comité interministériel de vendredi.
Sondage réalisé sur Internet entre les 23 et 24 septembre 2015 (méthode des quotas) sur un échantillon représentatif de 1008 Français de 18 ans et plus. En partenariat avec:
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