"Les informations inscrites sur les boîtes de médicaments sont pertinentes, mais ça ne suffit pas", analyse Emmanuel Lagarde, l’auteur principal de cette nouvelle étude publiée dans la revue British Journal of Clinical Pharmacology. Car voilà, même si les médicaments à risque pour la conduite sont signalés via des pictogrammes depuis la fin des années 1990, soit un tiers des médicaments commercialisés, les accidents liés à leur utilisation ne diminuent pas. Voici ceux dont il faut se méfier pour éviter l'accident.
► Que dit cette nouvelle étude ?
Les chercheurs de l’INSERM ont étudié l’impact des pictogrammes (niveaux 2 et 3) sur les accidents de la circulation en France. Ils ont ainsi analysé les données de 150.000 conducteurs impliqués dans des accidents de la route entre 2005 et 2011. Ils ont distingué quatre périodes : de juillet 2005 à décembre 2006 (avant l’instauration des nouveaux pictogrammes), de janvier 2007 à mai 2008 (lors de la mise en place du système), de juin 2008 à décembre 2009 et enfin de janvier 2010 à décembre 2011.
Résultats ⇒ les deux dernières périodes ne montrent pas une baisse des accidents, contrairement à ce que l’on aurait pu penser. Pire, une légère hausse a été constatée à la suite de la prise de somnifères appartenant à la famille des benzodiazépines ou apparentés (Stilnox, Zolpidem, Imovane).
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► Quels sont les autres médicaments qui doivent susciter la vigilance ?
Si vous suivez un traitement, prenez soin de bien regarder la boîte et de lire la notice. Comme un tiers des médicaments présents sur le marché français présentent un des trois pictogrammes, la liste ci-dessous n’est pas exhaustive. Cependant, voici les principales classes thérapeutiques qui sont susceptibles d’engendrer un accident de la route. Vous pouvez retrouver l’ensemble des détails dans un document mis à disposition par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (afssapas).
► Les médicaments de niveau 1 :
Ce type de médicament est signalé par un pictogramme sur fond jaune. Si le risque est considéré "faible", le patient doit prendre soin de lire la notice. Si des effets indésirables ont déjà été ressentis, mieux vaut s’abstenir de conduire.
⇒ les anti-inflammatoires non stéroïdiens
⇒ les décongestionnants nasaux
⇒ les antidiarrhéiques
⇒ les antiarythmiques
⇒ les antihypertenseurs
⇒ les médicaments du système génito-urinaire (médicaments gynécologiques hormonaux ou des troubles de l’érection)
► Les médicaments de niveau 2 :
Ils sont signalés par un triangle orange. Prendre ce type de médicaments, délivrés sur ordonnance la plupart du temps, nécessite d’être "très prudent" et de "ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé". En effet, le médecin ou le pharmacien apprécie au cas par cas si sa prise remet en cause les capacités de conduite.
⇒ les antispasmodiques
⇒ les antitussifs (médicaments du rhume)
⇒ les antihistaminiques de première génération
⇒ les antidépresseurs
⇒ les antinauséeux
⇒ les antimigraineux
⇒ les médicaments du diabète
⇒ les anti-infectieux à usage systémique
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► Les médicaments de niveau 3 :
Si un triangle rouge est signalé sur la boîte, il est fortement déconseillé de prendre la voiture. L’incapacité de conduire est généralement temporaire et il revient au médecin d’indiquer à son patient le délai à respecter avant de pouvoir utiliser à nouveau son véhicule.
⇒ les myorelaxants d’action périphérique
⇒ les anesthésiques
⇒ les anxiolytiques
⇒ les hypnotiques
⇒ les mydriatiques et cycloplégiques (médicaments ophtalmologiques)
Ces indications doivent être prises au sérieux même si les effets d’un médicament varient d’une personne à une autre et en fonction de la dose prescrite. Dans tous les cas, si vous ressentez des difficultés de concentration, à suivre la trajectoire, des troubles visuels ou commencez à somnoler, arrêtez-vous et appelez un proche si possible pour venir vous chercher.